Le Soudan et le Japon affichent les ratios de dette publique les plus élevés au monde en 2024, dépassant respectivement 271 % et 236 % de leur PIB. Singapour, le Venezuela et le Liban complètent le top 5 avec des niveaux d'endettement également supérieurs à 160 %. Dans ce contexte de disparités mondiales, la France se positionne au 14e rang, avec une dette représentant 113,11 % de son PIB, soulignant les défis budgétaires auxquels sont confrontées de nombreuses économies développées.

Le ratio de la dette publique par rapport au PIB est un indicateur économique qui mesure l'endettement d'un pays en comparant sa dette publique totale à son produit intérieur brut (PIB). Un ratio élevé peut indiquer qu'un pays pourrait avoir des difficultés à rembourser ses dettes. Il est utilisé par les investisseurs et les économistes pour évaluer la santé financière d'un pays.
L'endettement des États est un sujet central dans l'analyse de la santé économique mondiale. Le ratio de la dette publique par rapport au Produit Intérieur Brut (PIB) offre une perspective sur la capacité d'un pays à honorer ses engagements financiers sans compromettre sa croissance future. En 2024, la situation révèle des écarts considérables entre les nations, reflétant des trajectoires économiques, des politiques budgétaires et des contextes géopolitiques très variés.
Facteurs déterminants de l'endettement souverain
Plusieurs éléments expliquent les niveaux d'endettement observés. Pour certains pays, une dette élevée est le résultat de décennies de politiques de relance budgétaire visant à stimuler une croissance atone, comme c'est le cas pour certaines économies matures. Pour d'autres, elle est la conséquence de chocs économiques sévères, d'une instabilité politique prolongée, de conflits ou d'une mauvaise gestion des finances publiques. Les crises mondiales, telles que la pandémie de COVID-19 ou les tensions sur les marchés de l'énergie, ont également contraint de nombreux gouvernements à augmenter leurs dépenses pour soutenir les ménages et les entreprises, creusant ainsi leur déficit et leur dette. La structure de l'économie joue aussi un rôle : les pays fortement dépendants de l'importation de matières premières peuvent voir leur dette s'alourdir en période de volatilité des prix, tandis que les centres financiers internationaux peuvent présenter des niveaux de dette élevés en raison de la taille de leur secteur financier.
Disparités entre les économies
Le panorama mondial de la dette souveraine est loin d'être homogène. On observe une concentration de ratios d'endettement extrêmement élevés dans des pays faisant face à des crises profondes, qu'elles soient économiques, sociales ou humanitaires. À l'autre extrémité du spectre, des nations dotées d'importantes ressources naturelles ou menant des politiques budgétaires très prudentes affichent des niveaux de dette très faibles. Les grandes économies industrialisées se situent souvent dans une position intermédiaire, mais avec des ratios généralement supérieurs à 100 %. C'est le cas des États-Unis (120,79 %) ou de la France (113,11 %). Pour ces pays, la dette est un outil de politique économique, mais sa soutenabilité à long terme, dans un contexte de vieillissement démographique et de hausse des taux d'intérêt, constitue un défi majeur. La position de la France, similaire à celle d'autres pays européens comme l'Italie, l'Espagne ou la Belgique, illustre les tensions inhérentes à un modèle social financé en grande partie par l'emprunt public.
Implications économiques et perspectives
Un ratio dette/PIB élevé n'est pas nécessairement synonyme de faillite imminente, surtout si le pays bénéficie de la confiance des investisseurs et peut emprunter à des taux bas. Cependant, il comporte des risques significatifs. Un endettement important peut évincer l'investissement privé, augmenter la charge des intérêts dans le budget de l'État au détriment d'autres dépenses (éducation, santé, infrastructures) et rendre l'économie plus vulnérable aux chocs externes. La gestion de cette dette devient alors une priorité, impliquant souvent des arbitrages politiques difficiles entre la rigueur budgétaire et le soutien à l'activité économique. Pour l'avenir, la trajectoire de l'endettement mondial dépendra de la croissance économique, de l'évolution de l'inflation et des taux d'intérêt, ainsi que de la capacité des gouvernements à mettre en œuvre des réformes structurelles pour renforcer la soutenabilité de leurs finances publiques.
Points clés
Les extrêmes du classement
- Le Soudan et le Japon présentent les ratios dette/PIB les plus élevés, dépassant respectivement 271 % et 236 %.
- Des pays comme le Koweït, Brunei et Hong-Kong affichent des niveaux d'endettement très faibles, inférieurs à 10 % de leur PIB.
- Le top 5 est complété par Singapour, le Venezuela et le Liban, tous avec des ratios supérieurs à 160 %, illustrant des situations de crises ou des modèles économiques spécifiques.
La situation des grandes économies
- Plusieurs membres du G7 ont des ratios dette/PIB supérieurs à 100 %, notamment le Japon (2e), les États-Unis (10e), l'Italie (7e), la France (14e) et le Canada (15e).
- La France, avec un ratio de 113,11 %, se situe dans la moyenne haute des pays développés, reflétant un niveau de dépenses publiques important.
- L'Allemagne (72e) maintient un endettement plus modéré (63,89 %) par rapport à ses partenaires européens, tandis que la Chine (33e) affiche un ratio de 88,33 %.
Meilleur classement
n°1 Soudan 271,98 %
Le Soudan affiche le ratio dette/PIB le plus élevé au monde, une situation qui reflète des décennies d'instabilité politique, de conflits internes et de sanctions économiques. La guerre civile prolongée a dévasté l'économie du pays, anéanti sa capacité de production et entraîné une crise humanitaire majeure. Le gouvernement a dû massivement emprunter pour financer ses dépenses militaires et subvenir aux besoins de base de sa population, alors même que ses revenus s'effondraient. La perte des revenus pétroliers après l'indépendance du Soudan du Sud en 2011 a encore aggravé la situation, rendant le fardeau de la dette insoutenable.
n°2 Japon 236,66 %
La deuxième position du Japon est le résultat d'une situation économique unique. Depuis les années 1990, le pays lutte contre une croissance faible et une déflation persistante. Pour stimuler l'économie, les gouvernements successifs ont mis en place de vastes plans de relance budgétaire financés par l'emprunt. Parallèlement, le vieillissement rapide de la population a entraîné une explosion des dépenses de sécurité sociale (retraites, santé). Bien que cette dette soit majoritairement détenue au niveau national, ce qui réduit le risque d'une crise de la dette souveraine, son niveau exceptionnel représente un défi majeur pour les finances publiques à long terme.
n°3 Singapour 174,30 %
Le cas de Singapour est particulier. Son ratio dette/PIB très élevé ne reflète pas une faiblesse économique, mais plutôt la structure de son système financier. Le gouvernement singapourien émet des obligations non pas pour financer un déficit budgétaire (le pays a généralement des excédents), mais pour développer son marché obligataire, fournir un placement sûr aux épargnants (notamment via le fonds de pension Central Provident Fund) et établir une courbe de rendement de référence. La dette de Singapour est donc soutenue par des actifs financiers très importants, ce qui en fait une situation très différente de celle des pays endettés pour financer leurs dépenses courantes.
n°4 Venezuela 164,27 %
Le ratio d'endettement du Venezuela est la conséquence directe de l'effondrement de son économie. La chute drastique de la production de pétrole, principale source de revenus du pays, combinée à des années de mauvaise gestion économique, d'hyperinflation et de sanctions internationales, a plongé le pays dans une crise profonde. Le PIB s'est contracté de manière spectaculaire, ce qui a mécaniquement fait exploser le ratio dette/PIB, même sans nouveaux emprunts significatifs. Le pays est en défaut de paiement sur une grande partie de sa dette extérieure, et la situation économique et humanitaire reste critique.
n°5 Liban 164,13 %
Le Liban est englué dans une crise financière et économique sans précédent depuis 2019. Le système financier du pays s'est effondré, la monnaie a perdu plus de 98 % de sa valeur et l'inflation a atteint des niveaux records. La dette publique, accumulée sur des décennies de corruption, de mauvaise gestion et de déficits budgétaires chroniques, est devenue totalement insoutenable. L'État a fait défaut sur sa dette en euros en 2020, et le pays peine à mettre en œuvre les réformes nécessaires pour restructurer son économie et obtenir une aide internationale, laissant la population dans une situation de grande précarité.
n°14 France 113,11 %
La France se classe au 14e rang mondial, avec un ratio dette/PIB de 113,11 %. Ce niveau d'endettement élevé est structurel et s'explique par un niveau de dépenses publiques parmi les plus importants au monde, notamment pour financer son modèle social (retraites, santé, prestations sociales). Les déficits budgétaires sont récurrents depuis les années 1970 et ont été aggravés par les crises successives (crise financière de 2008, pandémie de COVID-19, crise énergétique). Bien que la France bénéficie encore de la confiance des investisseurs, la maîtrise de la dette publique est un enjeu majeur pour garantir la soutenabilité de son modèle et préserver ses marges de manœuvre budgétaires futures.
Rang | Nom | Indicateur | Sous-indic. |
---|---|---|---|
n°1 | 271,98% | GDP : $ 28Md 270M | |
n°2 | 236,66% | GDP : $ 4Bn 26Md | |
n°3 | 174,30% | GDP : $ 547Md | |
n°4 | 164,27% | GDP : $ 119Md | |
n°5 | 164,13% | GDP : $ 28Md 280M | |
n°6 | 150,89% | GDP : $ 257Md | |
n°7 | 135,29% | GDP : $ 2Bn 372Md | |
n°8 | 134,01% | GDP : $ 46Md 943M | |
n°9 | 133,95% | GDP : $ 7Md 19M | |
n°10 | 120,79% | GDP : $ 29Bn 184Md | |
n°11 | 114,94% | GDP : $ 26Md 326M | |
n°12 | 113,74% | GDP : $ 2Md 726M | |
n°13 | 113,67% | GDP : $ 32Md 892M | |
n°14 | 113,11% | GDP : $ 3Bn 162Md | |
n°15 | 110,77% | GDP : $ 2Bn 241Md | |
n°16 | 107,78% | GDP : $ 3Md 92M | |
n°17 | 104,47% | GDP : $ 664Md | |
n°18 | 102,92% | GDP : $ 7Md 167M | |
n°19 | 101,82% | GDP : $ 1Bn 722Md | |
n°20 | 101,23% | GDP : $ 3Bn 644Md |